L’AITF regroupe aussi bien des ingénieurs que des architectes et des urbanistes travaillant sur les thématiques du génie urbain au sein des collectivités territoriales. Membre du Collège C* de l’OPQTECC, l’association représente des donneurs d’ordre. En quoi est-ce important pour ses membres de travailler aux côtés de professionnels qualifiés ? Réponse avec Serge Massis, représentant de l’AITF, qui revient aussi sur la création de la nouvelle qualification Coût global.
Selon vous, en quoi est-il intéressant pour les membres de l’AITF de travailler avec des qualifiés/certifiés OPQTECC ?
Serge Massis : Nos missions sont de deux ordres. D’une part, nous tenons le rôle de représentant du maître d’ouvrage ; d’autre part, nous conduisons des opérations de maîtrise d’œuvre. Dans un cas comme dans l’autre, nous avons recours à des programmistes et des économistes de la construction qui tiennent un rôle de conseil auprès de la maîtrise d’ouvrage et de l’architecte. Prenons un exemple : dans le cas de la construction d’un bâtiment avec une façade en murs rideaux, l’économiste de la construction peut avec son expérience, proposer différents types de fixation afin d’éviter à terme des problèmes d’infiltration ou d’affaissement. Il est essentiel pour nous de faire appel à des professionnels qui connaissent parfaitement leur sujet, à de vrais spécialistes de l’acte de construire. La qualification et la certification nous offrent cette sécurité !
Pourquoi la qualification/certification est-elle un tel gage de sécurité, selon vous ?
S.M. : Lorsque l’on mène des appels d’offre, on établit des critères de sélection, en exigeant des références afin de nous assurer que nos partenaires sont expérimentés. Avec l’évolution récente du code des marchés publics, nous ne manquons pas de demander des qualifications. Celles-ci sont d’autant plus un gage de compétence, qu’elles sont le résultat d’une démarche personnelle, d’un acte volontaire fort. En tant que membre du Bureau de l’OPQTECC, j’ai pu constater en étant aux premières loges, le sérieux des processus de qualification. Du côté des économistes de la construction et programmistes, cela exige une réelle implication. L’OPQTECC assure, elle, une analyse impartiale des dossiers. De plus, le fait que l’organisme ait le label Cofrac, lui-même difficile à obtenir et conserver, offre une garantie supplémentaire de fiabilité.
Pourquoi l’AITF s’investit-il au sein de l’OPQTECC ?
S.M. : L’OPQTECC est composé de quatre différents collèges. L’un d’eux regroupe des représentants des clients de la profession, parmi lesquels on compte notamment l’AITF. Cela nous permet de suivre la vie et l’évolution des métiers de l’économie de la construction et de la programmation avec lesquels nous travaillons dans un véritable partenariat. Et, comme je le disais, d’être témoins privilégiés du sérieux des procédures de qualification et de certification.
Au sein du Conseil d’administration, je suis aussi en mesure de faire remonter des attentes de la maîtrise d’ouvrage et de la maîtrise d’œuvre sur tel ou tel point, voire de faire la requête d’une qualification, lorsque l’analyse du terrain en suggère la nécessité.
La nouvelle qualification coût global est-elle ainsi née d’un besoin du terrain ?
S.M. : En effet. Les collectivités territoriales disposent de budgets de plus en plus serrés. D’une part, le plan de l’Etat vise à réduire les aides. D’autre part, l’application des nouvelles normes nécessaires telles que la sécurité incendie, la réglementation thermique, la réglementation sismique ou encore celles concernant l’accès aux personnes à mobilité réduite, augmentent les coûts d’études et de construction. Pour optimiser les budgets, il faut notamment anticiper les phases d’entretien dès l’étape de construction, se poser la question de la pérennité des matériaux, de la durée de leur cycle de vie, ou encore de la conception architecturale du bâtiment. Par exemple, lors de la création d’une toiture terrasse, il s’agira de concevoir l’acrotère de manière à ce que les résidus de pollution et les pluies ne fassent pas obstacle à la pérennité esthétique de l’ouvrage. Une telle anticipation permettra de diminuer le nombre de ravalements.
Dans ce contexte, le besoin d’études de coût global est de plus en plus prégnant. Mais celles-ci sont complexes à mettre en œuvre car elles regroupent toute une série de composants : coûts de construction, de maintenance, d’exploitation et de qualité d’usage. De son côté le coût global étendu comprend les impacts financiers, environnementaux et sociétaux. Nous avons donc besoin de professionnels ayant l’habitude de mener ce type d’études et pouvant nous aider dans nos prospectives financières.
Bien que des normes existent, le process est lourd à manipuler. Les qualifications « coût global » et « coût global étendu » de l’OPQTECC offrent aux donneurs d’ordre un repère clair, l’assurance de faire appel à un professionnel performant sur ce marché spécifique.
* Collège C – les membres adhérents représentant les clients de la profession