La réglementation environnementale RE2020 est entrée en vigueur le 1er janvier 2022, avec des exigences plus élevées et l’introduction de nouveaux critères réclamant l’analyse du cycle de vie des bâtiments. Les économistes de la construction sont plus que jamais en premières lignes puisqu’ils sont essentiels pour le calcul du coût global et de l’impact carbone. Franck Dessemon, président de l’Untec, a directement participé à l’élaboration de la réforme. Il nous explique les opportunités que cela engendre pour la profession.
OPQTECC : Comment l’Untec perçoit l’arrivée de la RE2020 pour les économistes de la construction ?
Franck Dessemon : En tant que membre du conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique, l’Untec a participé à la réflexion lors de l’élaboration de la RE2020, désormais en vigueur et qui s’applique aux constructions neuves dans l’optique de la neutralité carbone notamment. Les économistes de la construction sont au cœur des enjeux. Ils sont les interlocuteurs privilégiés pour piloter la dimension économique et technique des projets. Faire le bilan carbone et opérer l’analyse du cycle de vie sont nos nouvelles missions. Cette réforme est assurément un levier de développement pour notre profession.
La RE2020 réaffirme la reconnaissance nécessaire de nos compétences, avec l’obligation d’intégrer ces réflexions plus en amont avant d’engager chaque projet. Les nouvelles exigences mettent en lumière nos forces et notre utilité incontournable. Les économistes de la construction sont les seuls à pouvoir apporter une production concrète et des solutions sur les problématiques soulevées.
OPQTECC : La filière est-elle prête ?
Franck Dessemon : La mise en place des critères s’opérera en quatre temps, avec des paliers de plus en plus exigeants dans les 10 prochaines années afin d’améliorer fortement la performance énergétique des bâtiments et diminuer drastiquement le bilan carbone. Bien sûr, pour l’heure, nos simulations d’évaluation d’impact montrent qu’ils seront plus difficiles à atteindre, mais il n’y a rien d’insurmontable. Le palier 2022 est tout à fait accessible. Les industriels, tous mobilisés, sauront innover pour trouver des solutions techniques qui faciliteront l’atteinte des objectifs ultérieurs.
OPQTECC : Constatez-vous déjà des demandes supplémentaires ?
Franck Dessemon : En effet, depuis la mise en place de la RE2020, nous observons une hausse des sollicitations pour notre profession. Les économistes sont les garants du calcul du bilan carbone dans une logique similaire à celle du coût global. C’était déjà le cas auparavant, mais il y a réellement un réveil des consciences depuis le début de l’année.
OPQTECC : Comment l’Untec accompagne les adhérents dans l’acquisition des compétences réclamées ?
Franck Dessemon : Nous expliquons depuis plusieurs mois les fondements de la RE 2020 avec la présentation des critères. Nous détaillons désormais cette réforme en fonction de chaque région, avec la réalisation des ACV en point d’orgue. Par le biais d’Untec Service, nous déclinons ainsi des formations qualifiantes en fonction de 13 territoires ayant certaines spécificités.
Nous cherchons aussi à sensibiliser toujours davantage auprès de la maitrise d’ouvrage publique, des élus, afin de les inciter à faire appel à des économistes de la construction dans chacun de leurs appels d’offres dans le cadre notamment de la bonne gestion des deniers publics pour les usagers. Et comme toujours, nous leur conseillons de se tourner vers les entreprises qualifiées OPQTECC, aux compétences reconnues avec sérieux. L’annuaire de l’organisme est une excellente base pour intégrer des professionnels de qualité sur tous leurs projets.