Laurent Panetta est certifié OPQTECC avec un profil atypique. En effet, il est Responsable d’Opérations à la SAIEM de Construction de Draguignan, bailleur social qui fait appel à des économistes de la construction dans le cadre de ses marchés de Maîtrise d’œuvre pour la réalisation des projets.
OPQTECC : Dans quel cadre sollicitez-vous des économistes de la construction ?
Laurent Panetta : La SAIEM de Construction de Draguignan est un bailleur social créé en 1972, chargé de diverses missions : réhabilitations d’anciens bâtiments dans le cadre de résorption d’habitat insalubre (RHI), constructions neuves de bâtiments de toutes catégories et d’aménagements urbains (ZAC…), etc. Pour chaque consultation de Maîtrise d’œuvre, une qualification ou certification OPQTECC, ou similaire, est demandée dans le règlement de consultation pour attester des compétences requises.
OPQTECC : Que représente pour vous la qualification / certification délivrée par l’OPQTECC ?
Laurent Panetta : J’ai obtenu ma certification OPQTECC en 2008 lorsque j’occupais le poste de Maître d’œuvre en bureau d’étude. Lors de mon embauche à la SAIEM en 2012, j’ai poursuivi le renouvellement de ma certification avec les mentions spécifiques de Maîtrise d’ouvrage. Aujourd’hui, mes missions sont très diverses : montage des opérations sur les aspects administratifs, juridiques, techniques… ainsi que le suivi de la phase chantier jusqu’à la réception des travaux.
Il est très important de conserver ces certifications car elles sont un gage de qualité et de reconnaissance de la profession. Avec mes interlocuteurs économistes de la construction, nous savons que nous parlons le même langage et qu’ils disposent des compétences requises, mises à jour régulièrement.
OPQTECC : Comment voyez-vous l’avenir de ce métier ?
Laurent Panetta : On peut déplorer une pénurie d’économistes de la construction en France alors que ce métier intéressant requiert des compétences et méthodologies spécifiques (synthèse, prévision, contrôle) qui sont propres à cette profession. Un grand nombre de contentieux apparaissent souvent quand la mission spécifique de l’économiste de la construction n’est pas intégrée à l’équipe de Maîtrise d’œuvre. C’est toute la différence avec le système anglo-saxon dans lequel le quantity surveyor (obligatoire) est un pivot essentiel… Cependant, nous pouvons garder bon espoir grâce aux diverses formations (bac professionnel, BTS…) qui, depuis de nombreuses années, intègrent dans leur programme l’aspect économique de la construction ; malheureusement elles ne sont pas assez connues. A ce titre, les formations dispensées actuellement au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM), où j’interviens en qualité d’enseignant vacataire, intègrent dans les divers parcours des modules en économie de la construction (Prescription, métré, étude de prix, maquette numérique…). Cette pédagogie est essentielle pour bien faire comprendre que chaque étape d’un projet est à mener avec méthode et sérieux. L’émergence du BIM est aussi une opportunité pour transformer le métier d’économiste, dont la légitimité est conservée à 100 %.